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LES COLONIES À SUCRE ET LA PRODUCTION INDIGÈNE.

33 shellings en entrepôt, et cela, au milieu d’une guerre qui renchérissait tous les élémens de la production, les frêts et les assurances.

Le prix moyen du sucre en entrepôt avait été de 57 shillings dans les quatre années de 1794 à 1797. Que l’on juge, d’après cela, de la situation des importateurs. Il n’y eut après 1807, pour relever les prix, que le système des licences accordées en France, et plus tard, la réouverture des débouchés à mesure que les revers de l’empire rapprochaient de la France les armées qui gardaient le système continental. La hausse se manifesta, et la moyenne de 1814, qui vit rétablir les communications, fut de 70 shill. pour le prix en entrepôt.

La paix de 1815, la restitution d’une partie des colonies conquises par l’Angleterre, la baisse des frêts et des assurances, la diminution de tous les objets de consommation, et plus tard, en Angleterre, le rétablissement des paiemens en numéraire, amenèrent encore de nouvelles réductions dans le prix du sucre. Ces réductions ont excédé toutes les bornes en 1830 et 1831, mais le marché d’Angleterre s’en est depuis bien relevé.

La production actuelle du sucre de cannes, autant qu’elle intéresse le commerce général, peut être évaluée dans son mouvement pour l’Europe, la Méditerranée et l’Amérique septentrionale :


230,000,000 de kilogrammes, des plantations britanniques, Indes-Occidentales, Guiane et Maurice.
85,000,000 de Cuba et Porto-Ricco.
86,000,000 des Antilles françaises, Guiane et Bourbon.
32,000,000 des îles hollandaises et Guiane.
10,000,000 des îles danoises et suédoises.
80,000,000 du Brésil.
7,000,000 de Manille et des Philippines.
20,000,000 de Java.
14,000,000 du Bengale et des pays qui trafiquent à Sincapore. :
16,000,000 de la Chine et des pays qui l’avoisinent.
40,000,000 de la Louisiane.
620,000,000 de kilogrammes en total.


Il n’est pas possible de suivre avec exactitude dans les chemins divers, et sur les marchés des États-Unis et de l’Europe, l’emploi et la consommation de toute cette production ; on s’exposerait à retrouver deux fois la même marchandise arrivant sur des points divers par les déplacemens commerciaux. On s’est, d’un autre côté, abstenu de comprendre, dans l’évaluation qui précède, ce qui reste dans les diverses contrées de l’Asie et dans les pays de l’Amérique, que l’on peut considérer comme lieux de