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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 8.djvu/237

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 octobre 1836.



Pour être incomplète, l’amnistie n’en est pas moins un bienfait politique, et nous demandons au ministère de jouer à l’opposition beaucoup de ces mauvais tours. Il est d’un bon exemple pour la douceur de nos mœurs publiques de voir la liberté rendue à des hommes qu’avaient égarés des passions de parti, mais qui n’avaient pas trempé dans les crimes et les vices qui sont le vrai fléau des sociétés. Seulement nous aurions désiré la mesure plus large ; nous eussions voulu que, pour la première fois où la clémence du roi se produisait au grand jour, cette clémence fût plus abondante et tombât sur plus de têtes. Le ton du rapport de M. Persil est dur et rogue ; le pardon n’y semble pas fort gracieux, et l’on serait tenté de dire au ministre qu’il nous gâte le : Soyons amis, Cinna. Il paraît, au surplus, que le ministre qui a le plus insisté pour l’amnistie est M. Molé, qui l’a arrachée telle quelle aux répugnances de M. Guizot. On se rappelle que M. Molé s’était déclaré contre le procès d’avril, que le gouvernement voulait suivre devant la chambre des pairs ; il le trouvait impolitique, et le pressentait fécond en scandales. Quand la chambre des pairs eut été saisie, M. Molé demanda qu’elle fût investie d’une loi spéciale, émanant tant de la chambre des députés que d’elle-même, qui lui confiât les pouvoirs extraordinaires que nécessitaient les circonstances. Cette marche n’ayant pas été suivie, M. Molé se retira. Aujourd’hui il a désiré que sa rentrée aux affaires fût signalée par des actes de mansuétude et de