Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 10.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
ZOOLOGIE.

tion, et dont les autres, encore à demi comprises aujourd’hui, appartiennent moins au présent qu’à l’avenir de la zoologie.

viii.

De la science telle que Linnée et Buffon l’ont faite, nous pourrions passer sans transition à la science de notre siècle ; mais nous devons ici nous arrêter quelques instans, ou plutôt, au moment où nous touchons aux confins de notre époque, revenir sur nos pas pour nous rendre compte de tous les élémens qui ont concouru à l’accélération si rapide du progrès dans ces derniers temps, et aussi pour payer, non pas à tous les services rendus, les bornes de cet article sont loin de le permettre, mais à toutes les gloires, même aux moins brillantes, le tribut auquel elles ont droit.

Linnée et Buffon semblent remplir, par l’immensité de leurs travaux, le xviiie siècle tout entier ; et cependant il est vrai de dire qu’il resterait encore un grand siècle pour la zoologie, alors même que ni Linnée ni Buffon n’eussent existé. Quels noms en effet, même après ceux de ces deux grands hommes, que ceux de Fabricius, second fondateur de l’entomologie ; d’Othon Frédéric Muller, qui est presque pour les infusoires ce que Fabricius est pour les insectes ; de cet observateur ingénieux, Trembley, dont les merveilleuses expériences sont connues de tout le monde ; de Lyonnet, ce prodige de persévérance et d’adresse ; de Peyssonnel, en partie précédé par Rumph, qui fit reconnaître enfin des animaux dans ces élégantes fleurs de la mer, les coraux et les madrépores ; de Réaumur, qui a su pénétrer, à force de patience et de sagacité, les mystères les plus cachés de la vie et des mœurs des insectes ; de Degeer, digne d’être cité à côté de Réaumur ; de Spallanzani, expérimentateur si habile, quelquefois si audacieux ; de Pierre Camper, qui a mérité d’être nommé par Cuvier un anatomiste plein de génie ; de Haller, dont la grande physiologie, bien que consacrée surtout à la connaissance de l’homme, renferme tant de faits nouveaux et importans sur les animaux ; de Daubenton, ce collaborateur laborieux de Buffon, qui a fait seul tous ses travaux, et sans lequel peut-être Buffon n’eût pas