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tère idéographique au moyen duquel on voulait rappeler l’objet dessiné. Ce même signe servait également à rendre accidentellement figuratifs, les divers caractères signes de sons dont se composait l’alphabet.

Pour nous résumer, voici les principes découverts par M. Champollion, en dehors de l’alphabet des noms propres.

1o Tout caractère reconnu signe de son aura la même valeur partout où il se rencontrera ; cette valeur, unique pour chaque hiéroglyphe phonétique, sera toujours une articulation simple, jamais une syllabe.

2o En supposant l’alphabet aussi complet que possible, tout caractère qui n’en fera point partie sera par-là reconnu idéographique ou signe d’idée. Ceci n’est qu’une conséquence du principe précédent.

3o Un signe spécial placé à la suite des caractères habituellement signes d’idées, ou habituellement signes de sons, en fait accidentellement les représentans des objets dont ils reproduisent les formes.

Tels sont les principes au moyen desquels M. Champollion a tenté l’interprétation de l’écriture hiéroglyphique. Je n’ai point à examiner ici les résultats de ses essais ; je fais remarquer seulement que, sans ces principes ou des principes équivalens, il était impossible de faire un pas en avant ; et je n’en ai point vu d’autres dans le Précis du système hiéroglyphique, non plus que dans la Grammaire égyptienne. Lors donc qu’à l’ouverture du livre que M. Salvolini vient de publier sous ce titre : Analyse grammaticale raisonnée du texte hiéroglyphique de la pierre de Rosette, je vis dans la préface que l’auteur se proposait de prouver une fois pour toutes les principes d’interprétation découverts par M. Champollion, je dus croire qu’il s’agissait des principes dont je viens de parler, d’autant plus que l’alphabet des noms propres n’a pas besoin d’être prouvé, et se trouve placé en dehors de toute contestation. Puis, lorsque rencontrant fortuitement la page 225, je vis M. Salvolini rappeler ces lignes de M. Champollion, que j’ai citées plus haut : Il ne resterait plus qu’à trouver une méthode pour reconnaître la valeur des caractères symboliques, et nous annoncer que cette méthode se trouve justement dans un principe qu’il a découvert, je dus croire que l’œuvre laissée incomplète par M. Champollion avait