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DE L’INTERPRÉTATION DES HIÉROGLYPHES.

comme symbolique, n’existe point dans la langue copte. Pour exprimer les dieux, partout on emploie ne noute.

Sont, mot dont M. Salvolini a suppléé la partie ont, a, dans la langue copte, le sens de créer ; je ne sais jusqu’à quel point l’analogie autorise à substituer le verbe sauver au verbe créer.

Djonf entouot-sen, les pères de leurs pères. Pour exprimer cette idée, la langue copte ne connaît pas d’autre expression que neiote enneueiote.

Emouôt ou enouôt existe bien dans la langue copte, mais il n’y a jamais représenté l’adverbe pareillement au commencement d’une phrase. Ce mot ne s’emploie que comme complément, et dans la dépendance d’un article simple ou démonstratif. Du reste, ce n’est pas emouôt qu’il faut lire, mais bien emouôtouôt ; l’inspiration seule avertit M. Salvolini que le second ouôt ne doit pas se prononcer.

Ska n’appartient point à la langue copte. De ce que le verbe neutre demeurer est susceptible de certaines modifications, doit-on en conclure que le verbe actif poser est dans le même cas ? Je ne le pense pas. Du reste, c’est encore par inspiration que M. Salvolini a lu ska et non ksa, car la disposition des caractères donnerait cette deuxième leçon.

Tenton, lu partiellement et complété par M. Salvolini, qui a suppléé les deux voyelles et l’n finale, est un verbe copte signifiant comparer, assimiler. Je ferai remarquer à M. Salvolini, que pour passer du verbe au substantif, il est nécessaire de permuter les deux voyelles, ce qui donne tonten. Cette règle est invariable.

Enfin souten, mot dans lequel M. Salvolini a suppléé encore les voyelles et la finale n, ne s’est jamais rencontré dans les livres coptes pour exprimer l’idée roi. C’est constamment ouro, erro, que ces textes emploient.

Il est aisé de voir que si, privés de la traduction grecque du décret de Rosette, nous avions été réduits, pour l’interpréter, à porter la lumière dans de semblables lectures au moyen du dictionnaire copte, nous n’en aurions jamais connu le premier mot. M. Salvolini en convient tout le premier, car il s’appuie continuellement sur l’autorité du texte grec pour les valeurs qu’il assigne à tous ces mots qui n’ont jamais figuré dans la langue copte. Nous demandions plus haut quels résultats M. Salvolini obtenait de son analyse. Ces résultats, les voici. M. Salvolini déduit du texte grec