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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN DANEMARK.

ment un traitement de 300 rixdales (900 francs). Le second est nommé par la direction.

L’école est divisée entre ces deux maîtres, et ne peut pas renfermer plus de quatre-vingts élèves.

L’enseignement est ici plus avancé que dans les écoles de village, mais il ne vaut pas celui des bürgerschules allemandes.

Les écoles de Copenhague sont soumises à une direction spéciale, et dans chaque paroisse elles ont un comité de surveillance.

La direction se compose des deux prêtres principaux de la ville (deux provsts), d’un membre de la commission des pauvres, du premier magistrat de la ville, du premier bourgmestre, de deux adjoints et de deux prêtres.

La commission de surveillance se compose d’un prêtre et d’un ou deux habitans choisis par la direction.

Chaque année, la commission fait le recensement de son district ; elle enregistre tous les enfans en âge d’aller à l’école, et les propriétaires de maisons sont tenus de l’aider dans ses recherches, et de répondre exactement à ses questions. Les enfans pauvres, elle les fait admettre gratuitement à l’école ; les enfans riches, elle les inscrit sur la liste, et oblige les parens à les envoyer à l’institution de la paroisse, ou à justifier qu’ils sont élevés ailleurs.

Les écoles élémentaires sont divisées en trois sections. Les enfans peuvent être reçus dans la première avant l’âge de six ans. On les instruit par des entretiens : on leur enseigne la prononciation, la signification des mots, et les premiers principes de religion ; ils apprennent ensuite à épeler, à écrire, à connaître les chiffres.

Dans la deuxième section, ils lisent, ils écrivent, ils calculent. On cherche à développer leur intelligence par la conversation. On leur enseigne l’histoire et la géographie de leur pays, et ils apprennent par cœur des sentences morales, des histoires bibliques.

Les enfans des deux sexes peuvent être élevés ensemble dans ces deux premières sections, mais ils sont séparés dans la troisième.

Ici les garçons continuent leurs leçons de lecture et d’écriture : ils étudient l’orthographe, la grammaire, le style ; on leur fait écrire des lettres de différente nature ; on leur apprend à connaître les poids et mesures, et ils s’exercent au calcul mental, au calcul écrit dans ses applications aux circonstances ordinaires de la vie. De là, le maître les fait passer à l’étude élémentaire des sciences naturelles : il leur donne les premiers principes de physique et d’hygiène ; il leur enseigne aussi la technologie, la géométrie, les mathématiques pratiques, l’usage des machines, puis la géographie, l’histoire et les lois fondamentales du Danemark. Ils apprennent aussi le chant et la musique vocale, et on doit choisir pour ces exercices des morceaux de chant qui éveillent en eux le sentiment de la religion, l’amour du roi et de la patrie.