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L’INSTRUCTION PUBLIQUE À ROTTERDAM.

struction publique à Rotterdam, que l’instruction primaire, mais celle-là y est digne de la plus sérieuse attention.

Déjà le gouvernement hollandais avait averti de notre arrivée l’inspecteur primaire du district de Rotterdam ; nous étions donc attendus, et nous fûmes accueillis avec l’empressement le plus cordial. M. Delprat, de Rotterdam, me rappela M. Lange, d’Amsterdam. Je ne suis pas surpris qu’avec de pareils hommes, et avec leurs dignes collègues, M. Blussé à Leyde, M. Prinsen à Harlem, M. Van Goudoever à Utrecht, et M. Schreuder à Gouda, l’instruction primaire soit si florissante en Hollande. M. Delprat est, comme M. Lange, ministre de l’église wallone, prédicateur français très distingué, plein de lumières, d’esprit et de goût. J’ai peut-être déjà dit la même chose de quelque autre inspecteur primaire, mais c’est en vérité la plus stricte justice qui me force à répéter sans cesse les mêmes complimens. M. Delprat voulut bien me faire connaître plusieurs membres de la commission des écoles de la ville, entre autres M. le baron de Mackay, ancien officier de marine, aujourd’hui directeur des postes, homme riche, influent, profondément Hollandais de cœur et d’esprit, et qui, dans un âge avancé, conserve une activité surprenante, qu’il consacre en grande partie à l’administration des écoles du peuple. M. Delprat m’a dit plusieurs fois à l’oreille que le digne vieillard ne servait pas seulement les écoles de ses conseils, mais qu’il les avait plus d’une fois assistées de sa bourse. L’un et l’autre m’ont conduit dans toutes les écoles que j’ai désiré connaître.

Ce que je voulais voir surtout à Rotterdam, c’était la salle d’asile, appelée ici, comme en Allemagne, école gardienne (bewaar-school), ou comme en Angleterre, école de l’enfance (kleine kinder school)[1]. Je n’avais pas encore rencontré d’établissement de ce genre en Hollande. Il m’aurait fallu traverser le Zuiderzée pour aller chercher à Zwolle la célèbre école gardienne de cette ville. Mais je me suis procuré son réglement et les rapports qui en ont été publiés[2]. Elle ne date que de la fin de 1828. Elle est entièrement gratuite, et, à en juger par les deux rapports que j’ai sous les yeux, elle réussit à merveille : il est certain, du moins, qu’elle

  1. En allemand, wartschule ; en anglais, infantschool.
  2. Verslag van den staat der stads armeninrigting te Zwolle, 1e jun. 1830. Tweede verslag, etc., 1e aug. 1854.