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STATISTIQUE PARLEMENTAIRE.

SESSION DE 1837.

Une nouvelle session vient de s’ouvrir, et de graves questions attendent les députés dès leur entrée à la chambre. Pendant leur absence, le ministère a été changé, la politique extérieure a fléchi devant un système de pacifique inertie. Pendant leur absence, la révolution d’Espagne, la réforme en Angleterre, ont pris un caractère plus difficile, plus imposant ; et notre colonie d’Alger a élevé la voix, une voix de deuil et d’anxiété. En face de la session qui commence, nous ne répéterons point ce que l’on dit chaque année en pareille circonstance, que les affaires se compliquent, que les embarras redoublent. Nous croyons, au contraire, une chose : c’est que la question gouvernementale s’éclaircit chaque jour davantage, c’est que des hommes effrayés d’abord, et peut-être à juste titre, de tout ce qui se passait parmi nous, en reviennent, maintenant qu’ils sont rassurés, à des idées plus larges, à des combinaisons plus hardies. C’est que, l’orage étant passé, il importe d’étendre nos regards autour de nous, afin de savoir si, tout étant paisible ici, tout est honorable plus loin ; si la France ayant conquis dans l’enceinte de ses frontières la sécurité dont elle avait besoin pour ses intérêts matériels, a soutenu au dehors la dignité qu’elle doit avoir, l’ascendant qu’elle doit prendre. La grande question du moment est là, et voilà ce qui pose l’un en face de l’autre deux hommes forts et intelligens, qui ont quelque temps marché de concert, qui ont soutenu ensemble les jours de lutte, et qui se sont divisés après le succès, l’un restant sous le poids des mêmes préoccupations, tournant invariablement dans le même cercle ; l’autre, revenant à ses instincts na-