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DE
LA CHEVALERIE

Seconde Partie.

v.
INSTITUTIONS CHEVALERESQUES.

Après avoir étudié la chevalerie dans les sentimens qu’elle a développés, dans les mœurs qu’elle a créées, je vais l’étudier dans les institutions qu’elle a produites ; après avoir fait son histoire morale, je vais tâcher de faire son histoire politique.

Le principe politique de la chevalerie était ce principe dont s’effraient aujourd’hui nos lois, et qui était si puissant au moyen-âge, l’association ; au moyen-âge, elle était partout ; les artisans se groupaient en confréries, les villes commerçantes formaient des ligues comme la ligue anséatique. La chevalerie elle-même était une grande association européenne, semblable à cet égard au clergé ; et, comme au sein du clergé furent fondées des associations particulières, des ordres religieux, de même, au sein de la chevalerie universelle, se formèrent des chevaleries particulières, des ordres chevaleresques.

J’ai déjà parlé de ce qui constituait la chevalerie comme ordre, comme classe. Quand il s’est agi d’établir la réalité de la chevalerie, j’ai dû rappeler les prérogatives dont jouissaient les chevaliers, et à côté de ces prérogatives les devoirs spéciaux qui leur étaient imposés. Je ne reviendrai pas sur ce point ; mais je ferai remarquer que la