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RÉPONSE
À
GEORGE SAND.

Madame,

L’honneur que vous m’avez fait m’impose le devoir de vous répondre. Devant les objections et les saillies d’un esprit comme le vôtre, le silence serait discourtois et presque injurieux. En m’écrivant, vous vous êtes proposé la défense d’un ami et de quelques principes : or, je crois n’avoir blessé ni ces principes, ni l’homme même. Mais il suffit que vous en pensiez autrement, pour que je doive quelques explications à l’éloquent avocat de M. de La Mennais ; car, pourquoi vous défendre, madame, d’étendre votre patronage sur ce grand client, au moment où, pour lui, vous entrez dans la lice ? Cette défense officieuse ne sera pas un des traits les moins originaux de sa gloire et de la vôtre.

Vous avez donc ici pour moi, madame, un double caractère : je dois répondre au défenseur de M. de La Mennais, et maintenir la justesse de mes critiques ; je m’adresse aussi à la femme illustre pour laquelle mon admiration est d’accord avec celle du siècle. Tour à tour vous parlez en votre nom et au nom de quelques hommes ; j’aurai donc à m’occuper tour à tour des opinions communes et des inspirations personnelles que contient votre lettre.