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L’INDUS. — LE SINDH.

tout le fleuve ; c’est le terme de jonction des routes qui viennent de l’Hindoustan, du Sindh, de l’Afghanistan. Kheyrpour n’en est éloigné que de 15 milles, Shikarpour de 22 milles. C’est là que les steamers devront remonter d’abord ; c’est de là que l’ouest de l’Afghanistan et la Perse elle-même tireront peut-être un jour tous les articles d’Europe nécessaires à leur consommation. Hyderabad est à 178 milles de Bâkker. On compte 329 milles de Bâkker à l’embouchure Hadjamri de l’Indus.

Vers le mois de mai dernier, un avis officiel du gouvernement suprême avait prévenu le commerce que 5 bateaux, de 300 mands au moins chaque (10 à 12 tonneaux), et préparés pour recevoir des passagers aussi bien que des marchandises, seraient expédiés deux fois par mois du Ghât de Firozepour pour Bâkker, à commencer du 1er  juin. Au moment où nous écrivons, le commerce de l’Indus par le Sutledge est donc très probablement en toute activité.

Le commerce français nous semble appelé à prendre sa part dans ce mouvement commercial, et nous aimons à croire qu’il profitera des nouveaux débouchés qui lui sont offerts dans l’extrême Orient. Nous pensons que les ports de Bombay et de Karatchi en particulier pourront devenir le but d’expéditions profitables, et nous appelons sur les relations nouvelles et importantes qui doivent nécessairement s’établir pour fournir à de nouveaux besoins, l’attention des armateurs de nos ports principaux.

On ne nous blâmera pas, nous l’espérons, d’avoir exposé dans tout son ensemble et dans ses rapports principaux le système fluvial de l’Indus. Partout, et d’après la même loi, les eaux courantes se fraient leur route, directement ou indirectement, des points les plus élevés de la surface du globe aux mers qui la baignent ; mais les circonstances et les effets de la chute présentent des variétés infinies. C’est de l’ensemble de ces circonstances que résulte l’individualité de chaque système d’eaux ; par elles, la surface inorganique de la terre se divise et se constitue en unités locales, que nous désignons par les noms de pays, contrées, et ces lieux, ainsi individualisés par les eaux, exercent partout sur l’homme qui y vit un charme secret et mystérieux, et sont la base de toute vie organique. L’exploration détaillée des systèmes d’eaux dans leurs rapports avec l’agriculture, l’industrie et le commerce, est un des élémens les plus importans des études de l’homme d’état, et, avec l’importance de ces systèmes, s’accroît la portée des considérations dont ils sont l’objet[1]. Les

  1. Ritter, dans son Introduction à l’Étude de la terre, observe que souvent le