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REVUE DES DEUX MONDES.

LE MINISTRE.

C’est bon ; nous verrons plus tard. Une ville qui nomme Cormenin ! Quand on veut l’appui du gouvernement, il faut commencer par l’appuyer soi-même. Ils veulent tout avoir, les gloires de l’opposition et les profits du pouvoir.


Scène XIII.

LES MÊMES, LE CHEF DU CABINET.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.

M. L…… est dans mon cabinet avec son frère, mon sous-chef ; vous m’avez dit de vous prévenir quand il viendrait.

LE MINISTRE.

Priez-le de me venir voir avant son départ.

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.

Je l’en ai pressé, d’après vos ordres. Il refuse ; il respecte, dit-il, vos occupations. Au fond, je crois qu’il évite une explication.

LE MINISTRE.

J’y vais moi-même. (Au secrétaire-général.) Accordez-moi un quart d’heure de répit ; j’ai absolument besoin de parler à M. L…… Je reviens avec lui… ; ensuite, nous terminerons sans désemparer, je vous le promets.

LE SECRÉTAIRE-GÉNÉRAL, seul.

Je vais encore céder la place… Je ne puis retourner chez moi…, comment en revenir… Vingt personnes attendent et épient mon retour… ; on me les renvoie toutes, et on ne me laisse pas le temps de les recevoir… Quand je serai ministre… je ne ferai pas attendre mon secrétaire-général.


Scène XIV.

LE MINISTRE, M. L…… (Le secrétaire-général sort après avoir serré la main à M. L……)
LE MINISTRE.

Parce que vous êtes de l’opposition, vous me fuyez ; sans votre frère, que je vous ai pris malgré vous, cet hôtel ne vous verrait jamais.