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REVUE LITTÉRAIRE.

de l’intelligence. Je n’en veux point d’autre exemple que l’attente pleine d’espérance excitée depuis long-temps déjà par le rôle où notre tragédienne doit mettre le comble à sa renommée. Malgré toutes les préoccupations matérielles dont nous remplit la politique pleine de détails journaliers des gouvernemens représentatifs, le nom de Phèdre éveille aujourd’hui autant de poétiques émotions qu’au temps de Racine et du grand roi. Espérons que ces dispositions heureuses ne seront point perdues pour l’art. Si les esprits qui ont reçu le don de produire veulent éviter les deux grands écueils de notre époque, les mauvais conseils de l’industrie et les emportemens souvent grotesques d’une vanité fabuleuse, notre littérature peut retrouver encore une vigueur inattendue aux sources d’ordre et de calme où la société elle-même sent maintenant le besoin de se retremper.


G. de Molènes.