Page:Revue des Deux Mondes - 1843 - tome 1.djvu/402

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



LES
COLONIES PÉNALES

DE L’ANGLETERRE.


L’occupation des îles Marquises, au nom de la France, a fait supposer que le gouvernement avait la pensée de fonder, au milieu de l’Océan Pacifique, un grand établissement pénal. La peine de la déportation existe dans notre code ; le moment serait-il venu de tirer de l’arsenal législatif cette arme rouillée, et de la faire servir la répression des délits ? Les mauvais effets de notre système pénitentiaire, l’insuffisance matérielle de nos maisons de détention, l’accroissement régulier du nombre des criminels, tous ces désordres appellent un changement dans l’action répressive de la société. Le changement doit-il consister dans une mesure qui purgerait notre territoire des malfaiteurs dont il est infesté, pour verser sur un sol étranger et dans un autre hémisphère cette écume de la civilisation ?

On ne saurait contester que l’état de notre régime pénal exige une prompte réforme. La marche ascendante du crime en France a quelque chose d’effrayant. Il se développe avec plus d’abondance que la richesse, et va plus vite que le mouvement de la population.