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didats qui donnaient le plus de garanties à l’ordre l’ont emporté sur presque tous les points.

Les élections ont eu lieu dans toutes les provinces, excepté celles de Barcelone, de Tarragone et de Girone, dévastées par la guerre civile, et celle de la Corogne, où elles ont manqué par la faute de la députation provinciale. À Saragosse même, on a voté malgré la victoire de l’insurrection. Sur quelques points, comme à Burgos, à Leon, à Lerida, à Teruel, à Zamora, les opérations ne sont pas complètes, et on est obligé de passer à un second tour de scrutin, la majorité nécessaire pour tous les députés n’ayant pas été obtenue au premier. Les élections des Baléares et des Canaries ne pourront être connues que dans quelques jours. Pour le moment, trente-six provinces sur quarante-neuf ont entièrement fini leur dépouillement, et cent cinquante nominations de députés sont connues sur deux cent quarante. Les oppositions de toutes les couleurs ont emporté l’élection dans cinq provinces, celles d’Alicante, d’Alméria, de Burgos, de Séville et de Teruel ; dans deux ou trois autres, les nominations se sont partagées ; en tout, l’opposition a eu vingt-cinq députés environ ; les cent vingt-cinq autres appartiennent au parti parlementaire.

Les deux fractions de ce parti se partagent ce nombre à peu près également ; l’ancien parti modéré en a la moitié, la portion ralliée de l’ancien parti exalté a l’autre. Des deux côtés, tous les chefs ont été nommés. Parmi les modérés élus, on remarque don Francisco Martinez de la Rosa, ancien président du conseil ; le comte de Toreno, qui a été nommé par sa province, quoique mort ; don Alejandro Mon, ancien ministre des finances du cabinet d’Ofalia ; don Pedro Pidal, procureur-général à la cour des comptes ; le général Narvaez, le général Concha, don Javier Isturitz, ancien président du conseil ; don Javier de Burgos, ancien ministre de l’intérieur ; don Francisco de Castro y Orozco, ancien ministre de la justice ; le marquis de Cara Irujo, don Mariano Roca de Togores, don Juan Donoso Cortès, publiciste ; don Juan Bravo Murillo, jurisconsulte ; don Gonzalo Moron, directeur de la Revue d’Espagne ; don Jose Sartorius, directeur du journal l’Heraldo, etc. ; du côté des exaltés, don Joaquin Maria Lopez, président actuel du conseil des ministres ; don Francisco Serrano, ministre de la guerre ; don Fermin Caballero, ministre de l’intérieur ; don Mateo Ayllon, ministre des finances ; don Salustiano de Olozaga, ministre d’Espagne en France ; don Vicente Sancho, ministre d’Es-