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DU
MOUVEMENT CATHOLIQUE.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

VII. — les prédicateurs et les publicistes.

La société politique et l’église ont chacune leur tribune ; l’une a la presse, l’autre la chaire, c’est-à-dire la parole en action, l’enseignement dans sa forme la plus directe et la plus puissante. Comme toutes les choses de ce monde, fussent-elles même d’institution divine, la chaire catholique a subi de notre temps des vicissitudes diverses. La restauration, en la faisant servir d’instrument politique, provoqua contre elle de vives hostilités ; les missions n’aboutissaient souvent qu’au scandale, et, soit indifférence dans les masses soit absence de talens élevés dans le clergé, la chaire catholique n’agissait guère que sur la population des campagnes et sur les femmes. Les conférences de M. Frayssinous ont seules laissé trace, et ce succès fut légitime. M. Frayssinous en effet, en s’adressant à la jeunesse, à la population virile, substitua à l’affirmation intolérante la discussion calme et réfléchie, et, fidèle aux traditions des grands esprits du catholicisme, il travailla à l’accord de la foi et de la raison, en se plaçant, en dehors des questions irritantes, sur le terrain de la démonstration rationnelle.

  1. Voyez la livraison des 1er et 15 janvier.