Page:Revue des Deux Mondes - 1844 - tome 7.djvu/455

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ULTRAMONTANISME


OU


L’ÉGLISE ROMAINE ET LA SOCIÉTÉ MODERNE,


PAR M. EDGAR QUINET.[1]




M. Quinet est à la fois professeur et écrivain. Les succès du professeur sont constatés par l’affluence qui se presse autour de sa chaire et qui vient chercher dans l’enceinte du Collège de France les nobles émotions que donnent toujours un style harmonieux et des sentimens élevés. Aujourd’hui M. Quinet fait de son cours un livre, et, comme écrivain, il s’adresse, non plus à un auditoire jeune et restreint, mais à la généralité des lecteurs. A un semblable appel, la critique ne saurait rester, inattentive, indifférente : occupons-nous donc de l’Ultramontanisme. Tel est le titre des neuf leçons que M. Quinet vient de publier. Les devoirs de la critique sont parfois un fardeau bien lourd à porter : nous l’éprouvons aujourd’hui. S’il est déjà pénible de ne pouvoir approuver, ce qu’a écrit un homme d’un talent reconnu, il l’est plus encore d’être obligé de motiver cette désapprobation.

Quand, l’année dernière, nous vîmes M. Quinet partir pour l’Espagne, nous nous en réjouîmes ; il est bon que les poètes voyagent. M. Quinet nous le dit lui-même ; il a besoin, pour parler des choses, des monumens et des hommes, de les toucher de ses mains et de les voir de ses yeux. Aussi a-t-il considéré un voyage en Espagne comme

  1. Un vol. in-8o, au Comptoir des imprimeurs-unis, 15, quai Malaquais.