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SOUVENIRS DU PORTUGAL.




Erinnerungen aus den Jahren 1841-1842.[1]




Ce livre a paru sans nom d’auteur et porte sur son titre, en manière d’épigraphe, deux vers d’Horace qui du moins indiquent que le touriste n’est point une femme

Dextra tenet calamum,
Strictum tenet altera ferrum.

Déjà en 1841, un des romanciers en renom de l’autre côté du Rhin, Mme la comtesse Hahn-Hahn avait publié sur le même sujet des impressions de voyage fort recherchées du public allemand ; cette fois, je le répète, il ne s’agit pas d’une femme, et le ton général du livre moitié littéraire, moitié politique, alliant autant que possible les détails de mœurs, l’observation pittoresque, à l’étude des intérêts matériels du pays, répond parfaitement à la double devise affichée, non sans quelque hauteur, au frontispice. Ici, du reste, l’air cavalier, le style à libre allure ne messied pas. Aujourd’hui que tant de gens qui ne sont rien ni par le talent, ni par l’esprit, ni par la naissance, en prennent si volontiers à leur aise avec le lecteur, on peut bien, quand on est une altesse et qu’on a de gaieté de cœur essuyé vingt fois les plus terribles mousquetades, se donner un moment le plaisir d’aborder son monde avec confiance, et, comme on dit, le chapeau sur l’oreille. Mais n’allons pas trop loin, et, puisque anonyme il y a, respectons l’anonyme.

  1. Un volume, Mayence, 1843.