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ne pourrait réunir par des démarches réitérées dans les magasins de vente. Ils rendent au travail français une pleine justice, mais ne peuvent concevoir aussi aisément les causes qui nous obligent à maintenir des prix excessifs pour tant d’objets utiles dans tous les détails de la vie, et pour les emplois où le fer se substitue graduellement à d’autres matières, comme par exemple les lits en fer.

La fabrication du fer est, comme on l’a vu, quadruplée en France depuis un quart de siècle. Elle commence à être plus en rapport avec nos besoins ; mais le prix est encore trop élevé. L’application du fer à une foule d’emplois est sans limites possibles ; aussi, à mesure que nous ferons des progrès, verrons-nous se développer des branches d’industrie fort arriérées encore, telles que la coutellerie et les armes, la clouterie, la quincaillerie, tant fine que commune, toutes choses pour lesquelles nous sommes dépassés par l’étranger.

A la suite des industries importantes que nous venons de signaler, il s’en trouve quelques autres d’un grand intérêt et qui touchent de très près au bien-être intérieur que les hommes recherchent dans leur domicile. En première ligne est la fabrication des meubles, et même celle des instrumens de musique, que nous ne devons considérer que sous leur rapport commercial. Là encore se rencontre la manifestation du goût français, avec ses recherches et ses études.

Les nations civilisées attachent une certaine importance à ce qui fait l’ornement intérieur et la commodité de leurs demeures. Le climat, qui nous tient renfermés chez nous pendant des heures si longues, nous a rendu nécessaire une variété infinie d’objets que ne peuvent apprécier les habitants des pays chauds. Non-seulement nous voulons que nos meubles soient commodes, mais encore que les formes et l’aspect nous en soient agréables, et dans nos tentatives pour y parvenir, nous sommes entraînés par l’esprit de changement. La mode, qui a remplacé le dessin pseudo-romain par celui du moyen-âge et de la renaissance, a produit une grande variété dans les formes des ameublemens. Elle a appelé le concours de la sculpture sur bois, de la ciselure des métaux, de la dorure, et parfois de l’application d’étoffes ou de matières précieuses. L’encombrement et les frais de transport empêcheront toujours que l’étranger s’adresse à la France pour autre chose que pour des objets de prix ; mais dans cette occasion, nous gardons nos avantages, et les exportations ont été, en 1843, de 3 millions pour les meubles ; 1,200 mille francs pour les instruments de musique.

Les arts de la sellerie et du carrossier étaient peu représentés à l’exposition,