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qu’il s’agisse de l’élégante femme de Charles Ier ou de l’aristocratique compagne de Louis XVI, le type charmant de Marie Stuart revivra, vous retrouverez le signe distinct, l’air de famille, et soyez sûr qu’au jour venu les puritaines et les bourgeoises ne se montreront pas plus empressées à faire grace qu’Élisabeth. Ce ne sont ni ses amans ni ses crimes qui ont coûté la vie à Marie Stuart, mais le fait même de son existence qui blessait à mort la fille superbe de Henri VIII. Cette femme de tant d’esprit et d’élégance, ayant sur les lèvres le mot piquant à côté du sourire, dut finir par impatienter dans sa gloire un peu morose et pédantesque la vestale qui trônait dans l’ouest, pour me servir du pathos de Shakspeare dans le Songe d’une nuit d’été. Creusez le fond des choses, et vous trouverez l’éternelle lutte du positif et de l’idéal, de l’élégance et de la brutalité, de la poésie et de la prose, de la grande dame et de la financière, en un mot et surtout, de l’esprit moqueur et fin de la société française et du cant britannique.


H. W.