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ETUDES


SUR L'ANTIQUITE.




MELEAGRE.




L’antiquité est mieux étudiée de nos jours en France, au sein des écoles, qu’elle ne l’était et vers la fin du XVIIIe siècle et à aucun moment depuis ; le nombre est grand des jeunes esprits qui, à un talent suffisant d’écrire, unissent beaucoup de savoir et d’érudition ; les thèses seules soutenues à la Faculté des lettres feraient foi de ce progrès soutenu, et attesteraient à quel degré le niveau monte. Et pourtant il est vrai de dire que, hors de l’enceinte des Facultés, et dans ce qu’on peut appeler le grand milieu de la littérature courante, ce progrès des lettres anciennes se marque assez peu et ne se produit par aucun représentant notable, par aucune œuvre lue de tous. La philosophie fait exception, et elle a sa jeune milice déjà brillante : le feu sacré n’a cessé d’être entretenu, d’être attisé de ce côté par la main et par le souffle d’un maître qui ne s’endort pas ; mais je parle de la littérature proprement dite, de la poésie des anciens, de ces œuvres sans cesse invoquées de tous et trop peu ressaisies à leur source même. La littérature des Latins se répand, se divulgue ; des entreprises utiles en rendent