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d’après la situation de chaque jour, et soit toujours en rapport avec les charges qui en résultent.

Telles sont les règles générales de la distribution des salaires. Les bases en sont généralement satisfaisantes, parce qu’elles sont le produit de l’expérience bien plus que de la théorie. Il est convenable d’attribuer à chaque emploi un traitement fixe, et en outre, quand cela se peut, des émolumens éventuels, destinés à entretenir ou à récompenser le zèle. Il est juste d’y ajouter des indemnités combinées avec les besoins divers. Nous regrettons seulement que les salaires ne soient pas gradués davantage en raison du mérite et de la durée des services. Dans les écoles militaires, dans quelques corps de l’armée, dans quelques établissemens universitaires, les traitemens s’accroissent progressivement chaque année après un certain temps de service. Dans les administrations centrales, le traitement de chaque classe a son maximum et son minimum ; un titulaire nouveau n’a jamais que le mininum, et le temps seul lui procure le reste. Il serait à désirer que ce système fût généralisé. Tous les fonctionnaires ne sont pas destinés à obtenir de l’avancement Les occasions manquent souvent. Plusieurs même, suffisans pour le poste qu’ils occupent, ne peuvent s’élever plus haut. Par l’attrait d’une prime à l’ancienneté, combinée avec le dévouement et la capacité, on retiendrait le fonctionnaire et l’on pourrait le récompenser, sans l’éloigner, comme il arrive souvent, des lieux où l’attachent ses intérêts et ses habitudes, et où il jouit de l’estime publique, pour le transporter à grands frais dans une autre résidence. Après avoir retracé les bases d’après lesquelles se règlent les traitemens, il reste à exposer quel en est le taux dans l’ensemble des services d’abord, puis dans chaque service en particulier.

La somme totale employée aux traitemens de tous les fonctionnaires et agens civils rétribués par l’état, et des officiers des armées de terre et de mer, est de 260 millions environ. Elle est répartie de la manière suivante :


TOTAL
ADMINISTRATIONS CENTRALES Justice, cultes, Légion-d’Honneur, imprimerie royale 970,360
« Affaires étrangères 549,122
« Instruction publique 416,000
« Intérieur 858,000
« Commerce 499,000
« Travaux publics 499,000
« Guerre 1,424,700
« Marine 780,800
« Finances 5,590,700 11,587,682 fr.