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LES


FEMMES DU CAIRE.


SCÈNES DE LA VIE ÉGYPTIENNE.




LE HAREM.[1]




I. — LE PASSÉ ET L’AVENIR

Je ne regrettais pas de m’être fixé pour quelque temps au Caire et de m’être fait sous tous les rapports un citoyen de cette ville, ce qui est le seul moyen sans nul doute de la comprendre et de l’aimer ; — les voyageurs ne se donnent pas le temps, d’ordinaire, d’en saisir la vie intime et d’en pénétrer les beautés pittoresques, les contrastes, les souvenirs. C’est pourtant la seule ville orientale où l’on puisse retrouver les couches bien distinctes de plusieurs âges historiques. Ni Bagdad, ni Damas, ni Constantinople, n’ont gardé de te ! s sujets d’études et de réflexions. Dans les deux premières, l’étranger ne rencontre que des constructions fragiles de briques et de terre sèche ; les intérieurs offrent seuls une décoration splendide, mais qui ne fut jamais établie dans des conditions d’art sérieux et de durée ; Constantinople, avec ses maisons

  1. Voyez la première partie, les Femmes Cophtes, dans la livraison du 1er mai, et la deuxième partie, dans la livraison du 1er juillet.