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Par ce motif, il convient d’ajouter au produit précédemment calculé 134 millions de piastres, et ainsi on arrive au total définitif de 1,099 millions de piastres de 8 réaux ou de 5,968 millions de francs, ou encore de 26,854,055 kilogrammes. Le calcul de M. de Humboldt donnerait, pour l’exploitation arrêtée à 1803, 279 millions et demi de piastres de plus, ce qui porterait le total définitif à 1,378 millions de piastres, ou en francs à 7,483 millions, ou encore à 33,671,430 kilogrammes.

La Bolivie compte encore d’autres mines qui sont productives et qui même sont moins déchues que celles de Potosi : ce sont celles des provinces de Chayanta, de Porco, de Chichas et de Poopo. Le monnayage à Potosi a été moyennement, pendant chacune des cinq années comprises entre le 1er juillet 1829 et le 1er juillet 1834, de 1,912,922 piastres, sur quoi l’or forme une quantité variable de 500,000 francs à 1 million. La moyenne des quarante années terminées au 1er janvier 1810, déduction faite de Chicuito et de Puno, qui n’appartiennent plus à la Bolivie, mais qui, sous le régime colonial, ressortissaient à la monnaie de Potosi, était de 3 millions de piastres. Ce n’est guère que moitié en sus du monnayage d’il y a dix ans ; mais, si l’ensemble n’a diminué que du tiers, le Potosi est réduit dans la proportion de 4 à 1.

Depuis 1834, la production est demeurée stationnaire. La moyenne de douze années, dont j’ai pu me procurer le chiffre, est de 19,518 kilogrammes pour le Potosi, de 26,021 kilogrammes pour les autres mines de la république ; avec une addition d’un septième pour la contrebande, c’est :

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Pour le Potosi 22,306 kilogrammes de fin
Pour les autres mines 29,738
Total 52,044

Au taux des monnaies françaises, c’est une somme de 11,565,000 fr.

La production de l’or est d’au moins 300,000 piastres, qui répondent à 444 kilogrammes de métal fin ou à 1,530,000 francs. La mine du Potosi n’en fournit pas.


VIII. — LE BRÉSIL.

Le Mexique et le Pérou représentaient au commencement du siècle et représentent aujourd’hui encore les deux tiers des métaux précieux retirés des mines du Nouveau-Monde. Après eux, cependant, d’autres états méritent d’être signalés ; tel est avant tout le Brésil, qui a fourni une quantité d’or comparativement énorme, et dont il est impossible que les gîtes aurifères ne recèlent pas encore bien des trésors. Tels sont la Nouvelle-Grenade, d’où l’on retire une assez grande quantité du même