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LA


COMÉDIE CONTEMPORAINE


EN ANGLETERRE.




Quid pro quo, or the Day of Dupes (the Prize-Comedy), 3rd edition ;
Time works Wonders, by Douglas Jerrold, 4th edition.




Si la comédie anglaise a été long-temps accusée d’une extrême licence, elle en a bien rappelé depuis lors, et, comme les personnes qui se rangent après une jeunesse orageuse, elle semble tenir à ne plus faire parler d’elle. Ce n’est pas que la production dramatique soit complètement suspendue chez nos voisins ; mais où le génie manque, la fécondité ne signifie rien. Prenez le dernier numéro du Literary Gazette, et vous y trouverez dans un seul article l’analyse de quatre tragédies, — trois originales et une traduite de l’italien, — plus celle d’une pièce en vers blancs, qui paraît n’être ni une comédie ni une tragédie proprement dite, mais un de ces drames à mi-côte, où se rencontrent les tirades orgueilleuses de Melpomène avec le langage dénoué, libre et flottant de la brune Thalie. Il y a donc des tentatives, et de très nombreuses, pour arracher le théâtre anglais à cette torpeur mortelle qui le menace d’un trépas inaperçu, mais c’est en vain : la Muse, sommeillante ou morte, ne répond rien aux Roméos qui, se traînant à ses pieds, serrent dans leurs mains ses mains glacées, et collent leurs lèvres ardentes à