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toujours en définitive une active ventilation qui suffit à préserver les mineurs de l’anémie, cette terrible maladie qui leur est particulière et ne comporte souvent pas de remède.

L’aérage des mines, dont ce que nous venons de dire fait concevoir l’importance, et les opérations du sondage, si multipliés dans leurs applications, nous ont paru les deux parties saillantes de l’ouvrage de M. Combes, qui les a traitées avec tous les détails que réclamait leur extrême importance. Le creusement des puits, le percement des galeries, leur boisage et leur muraillement, y sont successivement étudiés, eu égard à la profondeur et au diamètre de ces voies de communication, au degré de dureté du terrain où le foncement s’opère, à sa tendance à l’éboulement, et à l’affluence plus ou moins grande des eaux d’infiltration. L’auteur a exposé avec autant de clarté que de précision les moyens d’endiguement employés contre les inondations souterraines, et il a complété cette partie de l’exploitation par la description des principales machines usitées, tant en France qu’en Angleterre et en Allemagne, pour l’épuisement des eaux qui menacent continuellement d’envahir les travaux du mineur.

En résumé, le Traité d’exploitation des Mines nous semble appelé à rendre de grands services à l’industrie. C’est à la fois le résultat consciencieux des travaux d’un savant et de l’expérience d’un habile ingénieur. Les nombreux exemples pris dans toutes les contrées de l’Europe, qui sont annexés à l’exposé des divers méthodes d’exploitation des gîtes minéraux, font nettement ressortir les cas où elles doivent être respectivement préférées. Les détails économiques que M. Combes a judicieusement recueillis forment un complément utile à son œuvre, et la rendent digne en tous points de combler la fâcheuse lacune qui existait, pour les mines, dans notre technologie industrielle.

— Ce n’est pas seulement pour le musicien, mais pour le dessinateur, que les chansons de Béranger sont une source inépuisable de thèmes variés et charmans. Parmi tant d’interprétations que le crayon a tentées de ces odes populaires, il en est une qui s’annonce comme particulièrement complète : nous voulons parler de la nouvelle édition illustrée de Béranger, qui se publie en ce moment[1], et où d’habiles artistes traduisent les petits chefs-d’œuvre lyriques du chansonnier, non plus dans l’ensemble et à grands traits, mais en détail, et, pour ainsi dire, couplet par couplet. Comme type de cet heureux et nouveau mode d’illustration, on peut citer les dessins de M. Lemud sur les Etoiles qui filent et sur le Juif errant. On doit mentionner surtout plusieurs dessins où la verve de Charlet a laissé un précieux et dernier témoignage. Enfin la nouvelle édition a été revue par Béranger lui-même ; rien ne manque, on le voit, à cette belle publication, par même le coup d’œil du poète.



V. de Mars.
  1. Deux volumes in-8o chez Perrotin.