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entre ces départemens une sorte d’émulation. Les chiffres de recettes et de dépenses, qui doivent ordinairement se balancer, sont arrêtés par ordonnances spéciales. À défaut de documens précis pour l’année courante, nous les évaluerons en moyenne à 5 millions, d’après les résultats des précédens exercices.

La récapitulation des dépenses prévues pour 1849 donnera donc les résultats suivans :


Effectif de l’armée (75,000 hommes) 54,128,222 fr.
Constructions militaires 4,616,000
Services administratifs (dépendant du ministère de la guerre) 23,632,515
Fondation des colonies agricoles (crédit spécial) 10,000,000
Services administratifs rattachés à divers ministères savoir : Cultes et instruction publique 547,600
« Justice 623,850
« Finances (postes, douanes, etc.) 1,271,420
« Administration centrale (approximativement) 160,000
Total des dépenses à la charge de l’état 95,009,607 fr.
À ajouter : Pour les dépenses locales et municipales (par approximation). 5,000,000 fr.
Total général des dépenses 100,009,607 fr.

Les revenus donnés par l’Algérie se composent des droits de patente, qui sont actuellement les seules contributions directes, des droits d’enseignement, de timbre et d’hypothèques, augmentés par l’activité dès spéculations sur les terrains ; du produit des douanes, des aliénations des biens domaniaux et de l’impôt arabe. Il faut y joindre certaines recettes qui, tout en procurant un avantage au fisc, ne sont pas un impôt à la charge des colons, mais la rémunération d’un service, comme la taxe des lettres, les transports maritimes, le débit des poudres, la vente des arbustes et semences par les pépinières du gouvernement.

Les contributions arabes acquittées par 1,350 tribus environ fournissent plus du quart de la recette totale de l’Algérie. Elles se divisent en trois classes principales : le hokor, l’achour, le zekkat ; viennent ensuite des taxes locales ou éventuelles. Le hokor porte spécialement sur les terres du domaine dites azel, dont les détenteurs ne sont qu’usufruitiers, et représente ce droit d’usufruit. Il est payé annuellement par les tribus, qui ont la faculté de se soustraire à cet impôt en renonçant à l’usufruit, ou qui peuvent être expulsées par l’état, seul et véritable propriétaire. On le règle, dans la proportion de 25 fr. par journée de charrue. Il n’est productif que dans la province de Constantine : non pas que l’état n’ait des droits à revendiquer sur des fonds considérables dans les autres provinces mais, jusqu’ici, il a été rarement possible de les constater et surtout de les utiliser. L’achour est la dîme sur les