le marquis.
la marquise.
louison, femme de chambre.
Scène première.
Décidément, c’est une chose ennuyeuse que de tricoter ; mais cela vaut mieux que de faire un petit chien en tapisserie, comme la fille de ma portière. (Elle lève les yeux sur la cheminée) Tiens ! mon journal, déjà ! Par où est-il entré ? Je ne me souviens pas du tout… Ce tricot vous absorbe, c’est effrayant ! (Elle ouvre le journal.) Nous sommes toujours en république, à ce qu’il paraît… Ça me contrarie, à cause de ma mère, car, moi, ça m’est bien égal… Comment ! il y a deux empereurs d’Allemagne à présent !… Ils se mangeront… « L’épée de la France !… » On parle beaucoup de l’épée de la France… Allons, travaillons, et ne pensons à rien, si c’est possible… On devrait bien inventer pour les femmes une sorte d’occupation convenable qui empêchât la pensée de trotter… car voilà notre infortune capitale… (Entre Louison.) Qu’est-ce que c’est ?
Une lettre pour madame la marquise.
Donnez. (Louison sort. Déposant son ouvrage.) Qu’est-ce que c’est que ça ?