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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 février 1850.

Nous n’aimons pas les commérages, et nous profitons de l’avantage que nous avons de ne parler que tous les quinze jours, pour ne pas tenir grand compte des rumeurs et des médisances de la polémique quotidienne. À parler tous les jours, il est peut-être bon d’enregistrer les anecdotes du monde ; politique à mesure qu’elles se produisent ; mais comme ces anecdotes n’ont souvent qu’un jour de vie, à quoi bon les mentionner au bout de quinze jours, pour dire qu’elles sont nées et qu’elles sont mortes ? Il n’y a que les anecdotes qui deviennent des événemens qui doivent figurer dans ces entretiens de la quinzaine. Pourquoi, par exemple, disserter à perte de vue sur les audiences de M. de Lamartine à l’Élysée ? Le premier jour, on disait que le président avait appelé M. de Lamartine à l’Élysée : Que voulait et que pouvait faire le président de la république avec l’historien du 24 février ? Là-dessus, mille conjectures. Bientôt on apprend que ce n’est pas le président qui a appelé M. de Lamartine à l’Élysée c’est M. de Lamartine qui a demandé une audience. — Oui, dit-on, mais il y a eu deux audiences, et on prétend que c’est la seconde qui signifie quelque chose ; on raconte même ce qui s’est dit dans ces audiences. Il est vrai qu’on raconte plutôt ce que M. de Lamartine a dit que ce que M. de Lamartine a entendu. Or, ce qui importe, ce ne sont pas les paroles de M. de Lamartine ; il imprime beaucoup : ceux qui sont curieux peuvent savoir aisément ce que dit M. de Lamartine. Ce qui importe ce sont les paroles du président ; on ne nous en dit rien. Nous tenons donc ces conversations pour apocryphes ou pour indifférentes, parce que nous sommes tentés de croire que ce sont de purs monologues de M. de Lamartine. Qui peut, en effet, s’imaginer que le président veuille emprunter une politique à M. de Lamartine ? M. de