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LA SOCIÉTÉ


ET


LA LITTÉRATURE A CUBA,




I. Poesias de Gabriel de la Concepcion Valdes (Placido), 1 vol. in-18. —II. Obras de D. José Milanes, 4 vol. in-8o, Habana. — III. Colleccion de articulos satiricos y de costumbres, por D. José de Cardenas y Rodriguez; 1 vol. in-8o, Habana. — IV. Cuba, ses ressources, son administration, sa population, au point de vue de la colonisation européenne et de l’émancipation progressive des esclaves, rapport du procureur fiscal Vasquez Queipo, traduit par M. Arthur d’Avrainville; 1 vol. in-8o, Paris, 1851. — V. Situacion politica de Cuba y su remedio, por D. Antonio José Saco, in-8o, 1851.




De quelque manière qu’on envisage notre temps, il est un genre d’attrait émouvant et profond qu’on ne peut lui disputer : c’est celui qu’offre le spectacle d’un immense mouvement humain s’accomplissant à la fois sur tous les points du globe, s’étendant aux régions les plus ignorées et se manifestant par des incidens étranges ou des révélations inattendues. L’intérêt des luttes extérieures et lointaines vient se joindre à l’intérêt ardent de nos crises sociales. Ce n’est point que ce soit là un phénomène exclusivement propre à l’époque où nous vivons; le XVIe siècle est rempli d’un mouvement de cette nature; il a vu de ces destructions de races comme celles dont nous sommes les témoins; il a eu ses explorateurs héroïques, ses aventuriers intrépides, ses envahisseurs de contrées nouvelles; son histoire est pleine d’épisodes saisissans, de chocs et même de violences commises au nom de la civilisation. Mais ce mouvement s’accomplissait dans une sorte de mystère. Ce n’est que d’aujourd’hui que nous pouvons recomposer et ramener à des proportions réelles les scènes inouïes qui se déroulaient hors des