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Marie, a épousé, le 28 avril 1841, le grand-duc héritier de Russie, Alexandre Nicolaévitch, et son frère, le prince Alexandre, major-général au service de la Russie et de la Hesse, est chef du régiment russe des Borissoglebski. Dans la Hesse électorale, un cousin du grand-duc, le prince Frédéric, a épousé, le 28 janvier 1844, la grande-duchesse Alexandra, fille du tsar ; il est chef du régiment russe de Mariapolsk. Un de ses oncles, le prince Émile, est propriétaire du régiment russe des dragons de Khasan. Enfin la ligne collatérale de Hesse-Philippsthal-Barchfeld nous montre un frère du landgrave Charles, le prince Ernest, général de cavalerie en retraite au service de la Russie. Dans le duché de Nassau, c’est le duc Adolphe, aujourd’hui régnant, qui a épousé, le 21 janvier 1844, Elisabeth Michailovna, fille du grand-duc Michel et nièce du tsar. À Oldenbourg, nous avons vu qu’un prince oncle du grand-duc actuel avait épousé Catherine Paulovna, sœur des tsars Alexandre et Nicolas, et devenue par un second mariage reine de Wurtemberg. Ce prince d’Oldenbourg et Catherine Paulovna avaient eu un fils, le prince Pierre, général d’infanterie au service de Russie, président du sénat, directeur des affaires civiles et ecclésiastiques, investi par un ukase du titre d’altesse impériale ; le prince Pierre a pour femme une sœur du duc régnant de Nassau, et tous leurs enfans portent des noms empruntés à la dynastie russe : les fils s’appellent Nicolas et Constantin, les filles Alexandra et Olga. Enfin récemment, le 11 septembre 1848, la princesse Alexandra, aujourd’hui grande-duchesse Josefovna, fille du duc de Saxe-Altenbourg, épousait le grand-duc Constantin Nicolaévitch, et la fille du grand-duc Michel de Russie, la grande-duchesse Catherine, épousait le 16 février 1851 le duc de Mecklenbourg-Strélitz. Consultez l’Almanach de Gotha, vous verrez partout l’influence russe représentée auprès des cours souveraines et des familles médiatisées, et quand ce ne sont pas des mariages, que de princes, que de ducs et d’archiducs attachés à l’armée moscovite par des emplois et des dignités militaires ! Que de propriétaires de régimens, que de colonels de dragons et d’uhlans russes parmi cette noblesse orgueilleuse qui entoure les souverains d’Allemagne ! J’ai dit que ni la Bavière, ni la Saxe, ni l’Autriche n’ont fourni de mariages à la famille du tsar ; la religion catholique s’y opposait ; mais rien n’empêche en Saxe le prince Albert de posséder un régiment de chasseurs moscovites, rien n’empêche en Autriche l’archiduc Albert, l’archiduc Charles-Ferdinand et l’archiduc Léopold de commander au nom du tsar les uhlans de Belgorod et les uhlans de l’Ukraine ; le père même de l’empereur, l’archiduc François-Charles, est colonel d’un régiment, de grenadiers russes ! Lorsqu’on pense à tous ces liens si habilement entrelacés, lorsqu’on voit à Vienne, sur les marches mêmes du trône, cette brillante aristocratie