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de la solidité de notre crédit et de nos rapports commerciaux avec les autres pays.

Quant aux faillites, qui sont en général moins fréquentes en Russie que dans beaucoup d’autres pays, il n’en est survenu aucune, depuis le commencement de cette guerre, qui mérite une attention particulière, ou qui puisse être considérée comme un symptôme inquiétant pour le commerce en général.

4° Pages 741 et 742. Pour prouver « que le cabinet de Pétersbourg se trouve dès à présent acculé à tous les expédiens qui caractérisent un gouvernement aux abois, » l’auteur fait l’énumération des fonds qui ont été absorbés par les frais de la guerre en sus des ressources ordinaires du budget. Dans cette énumération, M. Faucher a compris, entre autres, différentes sommes fictives telles que : 1° les fonds restant disponibles du dernier emprunt contracté à Londres, qu’il porte à 75 millions de francs; 2° les fonds qui avaient été temporairement placés en France, en Angleterre et en Hollande, évalués par l’auteur à 100 millions de francs; 3° les 30 millions de roubles pris sur la réserve métallique déposée en garantie du remboursement des billets de crédit; 4° le produit du prétendu emprunt forcé porté à 200 millions de francs ; 5° le bénéfice de la banque de crédit foncier à Varsovie montant à 28 millions de francs, sur lequel le trésor russe doit avoir mis la main.

Or il se trouve : 1° que le dernier emprunt contracté à Londres avait une destination spéciale pour les chemins de fer et autres constructions tout à fait indépendantes des préparatifs de la guerre, et que le reliquat de cet emprunt n’a pas été affecté à d’autres emplois; 2° que les fonds placés en pays étrangers appartenaient à la réserve métallique déposée en garantie des billets de crédit et n’ont jamais été détournés de cette destination spéciale. La majeure partie de ces fonds, consistant en rentes françaises, a été réalisée lors de la dernière conversion de la rente; le produit en a été déposé intact à la caisse de réserve, à laquelle il appartenait, et les effets de cette catégorie non encore réalisée sont restés comme par le passé dans la susdite caisse : tout cela s’est accompli sous le contrôle d’une députation composée de membres choisis par la noblesse et la congrégation marchande, et des hauts fonctionnaires délégués par le gouvernement; 3° qu’aucune somme n’a été et n’a pu être touchée par le gouvernement sur la réserve métallique, dont le maniement se trouve sous le contrôle permanent de la députation qui vient d’être désignée : on ne prend à la caisse de réserve, et toujours sous le contrôle de la députation, que les sommes nécessaires aux caisses d’échange ouvertes pour les billets de crédit, car telle est sa destination; 4° que le prétendu emprunt forcé n’existe que dans l’imagination de ceux qui l’ont inventé; 5° que la prétendue saisie opérée par le gouvernement sur le fonds de réserve de la banque de crédit foncier du royaume de Pologne n’est également qu’une fable de pure invention.

Le maniement de tous les fonds de la banque foncière du royaume de Pologne est confié, sous le patronage et le contrôle du gouvernement, qui est lui-même un des principaux intéressés, y ayant engagé une partie de ses domaines, à une direction composée, d’après les statuts, de membres librement élus par les actionnaires, et le fisc n’a jamais porté la main à ces