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EXPOSITION


DES BEAUX-ARTS





L’ÉCOLE FRANÇAISE[1]





Si je devais parler de tous les ouvrages envoyés au palais des Beaux-Arts par les artistes français, je reculerais devant une pareille tâche, car le nombre de ces ouvrages a de quoi effrayer l’esprit le plus résolu. Heureusement, pour estimer l’état de l’école française, il n’est pas nécessaire de suivre par ordre alphabétique la liste entière des tableaux et des statues qui figurent sur le livret au chapitre de la France. Le parti adopté par l’administration présente à la fois des inconvéniens et des avantages. En permettant aux peintres et aux sculpteurs de notre âge de réunir sous les yeux du public tout ce qu’ils ont fait, elle a donné à l’exposition de cette année un intérêt d’ensemble qui ne se trouve pas dans les salons annuels. Pour la génération nouvelle, c’est un précieux sujet d’étude ; pour les hommes d’un âge mûr, c’est un souvenir accueilli avec reconnaissance. Il n’est pas hors de propos de comparer les impressions que l’on éprouve à dix ans, à vingt ans de distance, en présence des mêmes ouvrages : c’est là le beau côté du parti pris par l’administration ; mais il manque aux plus importans de ces ouvrages cette

  1. Voyez sur les Écoles Anglaise et Allemande les livraisons du 1er et du 15 août.