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LES


ANGLAIS ET L'INDE





I.
LES ECOLES ET LES PRISONS.[1]





I

Le problème de l’éducation publique est un des plus importans et des plus ardus qu’un gouvernement soit appelé à résoudre ; mais dans l’Inde il se complique encore de difficultés particulières qui naissent des préjugés de caste et de religion. Pour faire comprendre quels obstacles la propagation des lumières du christianisme et de la civilisation rencontre sur ce sol ingrat et rebelle, il suffira de rappeler les tentatives de propagande chrétienne faites longtemps avant que l’honorable compagnie des Indes eût acquis une influence pré dominante en ces contrées lointaines.

Saint François-Xavier, le premier missionnaire catholique et Européen qui se consacra à l’œuvre de la conversion des Hindous, parut dans la presqu’île de Madras vers le milieu du XVIe siècle. Ses prédications restèrent sans succès, et au bout de neuf années de travaux stériles, il se décida à quitter l’Inde pour n’y plus revenir. L’œuvre interrompue fut reprise au XVIIe siècle par Robert de Nobilibus, jésuite et gentilhomme français, le véritable fondateur de la célèbre mission de Madura. Politique profond, comme tous ceux de son ordre, adoptant sans scrupule tous les moyens qui mènent à

  1. Voyez la livraison du 15 novembre.