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Dans les états à esclaves, on ne trouve à mentionner que le Southern Literary Messenger, fondé en 1834 à Richmond, par T. W. White, et qui, à la mort du fondateur, est passé entre les mains de M. B.-B. Minor. La collaboration de quelques écrivains distingués de la Virginie et des hommes politiques les plus influens des états du sud ont donné de l’importance et de la valeur à ce recueil, qui se soutient honorablement à côté des publications analogues de New-York et de Philadelphie.

L’agriculture, la pédagogie, la jurisprudence et la médecine comptent aux États-Unis des organes spéciaux qui acquerront plus de valeur à mesure que les institutions scientifiques, en se développant, leur fourniront des collaborateurs plus assidus et plus nombreux. L’économie politique et la statistique sont représentées par deux recueils mensuels excellens : la De Bow’s Review, qui se publie à la Nouvelle-Orléans depuis 1846, et le Magasin du Marchand, fondé à New-York en juillet 1835 par M. Freeman Hunt. M. De Bow a entrepris la tâche difficile de défendre l’esclavage au nom et par les armes de la science économique : il y usera sans doute inutilement un savoir étendu, un esprit pénétrant et un grand talent de dialecticien. Une meilleure fortune est réservée à ses travaux de statistique. M. De Bow a été chargé de diriger le recensement de 1850, et il en a résumé les résultats en un petit volume rempli des détails les plus instructifs. Le Magasin du Marchand, de M. Hunt, est incontestablement le meilleur recueil d’économie politique qui existe dans aucune langue et dans aucun pays. La science théorique y occupe une place suffisante, et il est impossible d’imaginer rien de plus clair, de plus net et de plus substantiel que les travaux consacrés à suivre le mouvement de la richesse dans l’ancien et le nouveau monde. Il ne paraît nulle part un document statistique, un renseignement précieux, un livre instructif, qui ne soit ou reproduit ou analysé et commenté dans ce recueil, empreint à chaque ligne de l’esprit pratique et du génie commercial des Américains.

On ne saurait non plus donner trop d’éloges au Journal américain des Sciences et des Arts, publié à New-Haven par MM. Silliman père et fils, et qui tient aux États-Unis la même place que les Annales de Physique et de Chimie et les Annales des Ponts et Chaussées en France. Le recueil de MM. Silliman a paru longtemps quatre fois par an; il paraît maintenant tous les deux mois, et un inévitable progrès en fera une publication mensuelle. C’est une œuvre de dévouement et de patriotisme qui fait honneur au pays qui l’a vu naître et aux hommes qui l’ont entreprise. Les États-Unis ne comptaient en 1817 qu’un seul recueil purement scientifique, le Journal de Minéralogie, que la santé défaillante de son