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sistance que rencontrait le ministère dans cette petite cour de favoris qui s’est formée depuis le mariage morganatique du roi. Le ministère, a ce qu’il semble, demandait l’éloignement de quelques-uns des personnages de cette cour suspecte ; il n’a pu l’obtenir du roi, et il s’est retiré. Voilà donc un nouveau cabinet formé à Copenhague le 2 décembre, et dont les principaux membres sont M. Rotvitt, président du conseil et ministre de la justice ; le baron de Blixen, ministre des affaires étrangères ; le général Thestrup, ministre de la guerre ; M. Jessen, ministre de l’intérieur. C’est en somme un cabinet d’une physionomie vague, sans caractère, ne représentant aucune idée, aucune politique. MM. Rotvitt et Jessen, l’un bailli, l’autre maire d’une ville de province, tous les deux chambellans, doivent leur avènement à la faveur de la cour. Le premier n’a marqué jusqu’ici dans les chambres que par ses alliances avec le parti démagogique des amis des paysans. M. Jessen incline plutôt vers l’aristocratie. Le baron de Blixen joint à des formes extérieures agréables un esprit vif et mobile. Haut placé d’abord dans le parti aristocratique réactionnaire, il a depuis modifié ses opinions, et après avoir cabale contre la cour, il s’est réconcilié avec elle. On ne connaît point encore son expérience et sa capacité politique. Dans son ensemble, le ministère semble d’autant plus faible qu’il succède à un cabinet qui réunissait de bien autres conditions de force et d’intelligence. Il reste à savoir quelle marche adopteront ces nouveaux ministres pour relever le pouvoir dans l’opinion et faire face aux difficultés de la situation du Danemark. e. forcade.




ESSAIS ET NOTICES.

DU PERSONNEL DE LA MARINE FRANCAISE
ET DE LA FORMATION DES EQUIPAGES.




L’étude sur les Marines de France et d’Angleterre que la Revue a publiée dans son numéro du 15 septembre dernier nous a valu quelques communications intéressantes, auxquelles nous ne pouvons mieux répondre qu’en reproduisant les détails nouveaux qu’elles nous apportent sur ce grave sujet.

En évaluant approximativement à 2,000 le cadre de nos officiers de marine, nous y avions compris les aspirans, dont le nombre est indéterminé. On nous fait observer que les aspirans, n’entrant pas dans la formation des états-majors, doivent être laissés en dehors du cadre, ce qui le réduirait d’une manière exacte aux chiffres suivans :

33 officiers-généraux, amiraux, vice-amiraux, contre-amiraux.
110 capitaines de vaisseau.
220 capitaines de frégate.
650 lieutenans de vaisseau.
550 enseignes.
Total. 1,563