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POLITIQUE COLONIALE
DE LA FRANCE

L'ILE DE LA REUNION.

I. Album de la Réunion, par M. Roussin. — II. Ile de la Réunion, notice sur les principales productions naturelles et fabriquées de cette île, par M. G. Imhaus ; in-8o, 1858. — III. La Crise alimentaire et l’Immigration des travailleurs étrangers à la - Réunion, par M. Fiteau ; in-8o, 1859. — IV. Histoire de l’île Bourbon, par M. G. Azéma ; in-8o, 1859. — V. Notes de voyage prises à la Réunion, par M. R. R., aumônier de la flotte (inédit). — VI. Documens officiels.



Dans l’Océan-Indien, la politique coloniale de la France a subi, par les fautes de la métropole et les dures chances de la guerre, des revers qui composent une des plus tristes pages de notre histoire. De son vaste et glorieux empire de l’Inde, la France n’a conservé que cinq villes ou comptoirs, avec une banlieue de peu d’étendue, La grande île de Madagascar, dont Richelieu et Colbert voulurent faire un centre de rayonnement vers l’Afrique et l’Asie, tour à tour livrée à des compagnies oppressives, à des gouverneurs inhabiles, à des aventuriers suspects, a été abandonnée de fait, sinon de droit, à la barbarie indigène. L’île Maurice, célèbre pendant un siècle sous le doux nom d’Ile-de-France, raconte plus clairement encore les désastres de la patrie. Notre pavillon a cessé d’y flotter, ainsi que sur les Seychelles, qui avaient connu des âges de bonheur sous l’autorité française. Une seule possession nous est restée, Bourbon, dont un caprice politique a changé le nom, que deux cents ans avaient consacré, en celui de Réunion, réminiscence révolutionnaire qui n’a aucun sens.