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mosphère. Il n’y a pas pour ainsi dire d’air sec à la surface de la terre ; une certaine quantité de vapeur s’y trouve toujours contenue. Dès que, par l’effet du vent ou de la température, l’air sèche, autrement dit vient à perdre une certaine quantité de vapeur, il s’en forme de nouvelles quantités aux dépens des êtres organisés, dont les fonctions se trouvent ainsi troublées, — aux dépens du sol, qui perd toute son humidité et devient par cela même moins propre à la végétation. La composition de l’air en oxygène et en azote se montre sensiblement la même à quelque hauteur qu’on s’élève dans l’atmosphère ; c’est ce qu’a noté Gay-Lussac lors de son ascension en 1805 ; seule, la quantité d’acide carbonique varie assez notablement. MM. Schlagintweit ont observé jusqu’à 10 300 pieds une diminution progressive de ce gaz, et ils sont portés à croire qu’on approche ainsi peu à peu d’un chiffre constant, alors que l’absence de toute végétation et de causes particulières dues à la disposition des montagnes ne permet plus de ces variations qui masquent les lois générales. Il en est tout autrement pour la vapeur : la quantité que l’air en contient change sur les hauteurs d’une manière notable et affecte naturellement les indications barométriques.

En tenant compte de la présence de cette vapeur dans l’air pour le calcul de la pression atmosphérique, on reconnaît que la vapeur diminue sensiblement quand on passe de la saison froide à la saison chaude. C’est le fait le plus général à de faibles altitudes ; sur les Alpes, MM. Schlagintweit ont obtenu parfois des résultats inverses, et une augmentation de pression est devenue sensible pendant l’été. La cause en est due à des influences spéciales nées de la configuration du sol, au plus grand échauffement que subissent les couches de l’air dans les lieux bas. Au reste, les différences de pression barométrique des deux saisons froide et chaude diminuent à mesure qu’on s’éloigne de l’équateur, et aux latitudes élevées le minimum de l’été ne diffère du maximum de l’hiver que d’un petit nombre de millimètres.

Ce fait que la hauteur barométrique est moindre en été qu’en hiver démontre, ainsi que l’a observé le météorologiste Kaemtz, les mouvemens de l’océan aérien sur toute la surface du globe. À l’époque des équinoxes, où la température est égale à la moyenne thermométrique annuelle, on observe partout la pression moyenne de l’air sec. Le soleil s’avance-t-il vers l’hémisphère boréal, celui-ci s’échauffe, tandis que l’hémisphère opposé se refroidit. Il en résulte un écoulement de l’air de l’hémisphère septentrional vers l’hémisphère austral, et un déplacement des vents alizés vers le nord. Le baromètre se tient conséquemment plus bas dans l’hémisphère où règne l’été, et plus haut dans celui où règne l’hiver. Dans les pays