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restent pourtant encore séparés, c’est au gouvernement de les délivrer de tout ce qui s’interpose entre eux, soit des remparts qui barrent la voie, soit des nuages qui arrêtent la vue. Ainsi se trouvent déterminés pour nous du même coup le champ et le but de l’action possible du gouvernement. Nous en excluons tout ce qui tend à faire venir le capital par la force, à l’extraire du trésor public, à l’attirer même par des appâts factices, à l’appliquer soi-même et d’autorité sur la terre, à l’enfermer dans des canaux tracés à l’avance ; mais nous y faisons rentrer, comme le devoir le plus impérieux et le plus pressant, tout ce qui peut contribuer, en aplanissant la voie devant lui, à le rassurer contre les dangers ou même contre les fantômes qui l’effraient.

Faisons maintenant à l’Algérie et à chacune des difficultés qui s’opposent à sa colonisation l’application de cette règle si simple. Ce sera une revue d’autant plus facile et d’autant plus rapide, que tous les chemins maintenant, toutes les stations même nous sont connus.

L’Algérie est une terre fertile : quelques sceptiques en voulaient douter malgré l’histoire ; aucun incrédule ne peut le contester aujourd’hui contre l’expérience. Elle n’a point à la vérité de ces fertilités exceptionnelles qui attirent spontanément les capitaux à la suite du commerce par l’appât de produits rares. Elle ne porte ni dans