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re avaient été votés, à l’exception de ceux de la guerre et de la marine, lorsque la chambre dut laisser la parole aux événemens et confier ses pleins pouvoirs au roi. C’est en vertu des prescriptions de la loi du 25 avril 1859 que, le 29 novembre de la même année, a été réglé par le roi seul le budget de 1860, c’est-à-dire le premier budget du Piémont transformé. À cette date, le budget ne comprend encore que les recettes et dépenses des anciens états et celles de la Lombardie, et déjà il s’élève au total de 296 millions pour les dépenses (258 millions dépenses ordinaires, 38 millions dépenses extraordinaires), et au chiffre de 256 millions seulement pour les recettes, dont 249 millions en recettes ordinaires et 7 en recettes extraordinaires.

Dans cet ensemble, les anciennes provinces figurent pour 214 millions de dépenses ordinaires et 163 de recettes de même nature. La presque totalité des dépenses et des recettes extraordinaires, 36 millions contre 7, est inscrite dans le budget qui concerne le Piémont seul. Les dépenses de la Lombardie s’élèvent à 46 millions, et les recettes à 86. Il résulte de ce premier rapprochement que le budget lombard présente un boni de 40 millions, et le budget piémontais un déficit de 80 ; mais il faut se hâter d’observer que dans les dépenses de la Lombardie ne figurent que les dépenses provinciales proprement dites. Toutes les dépenses centrales, celles qui concernent l’armée, la marine, les affaires étrangères, etc., sont réservées au budget des anciennes provinces, tant pour les dépenses extraordinaires que pour les dépenses ordinaires elles-mêmes. Dans le service de la dette publique, la Lombardie ne figure ni pour l’indemnité de guerre à payer à la France, ni pour les emprunts contractés pour les besoins de l’armée et de la flotte. En définitive, la séparation de ces deux budgets offre seulement l’avantage de comparer, dans le chiffre des impôts, la situation faite aux habitans du Piémont et à ceux de la Lombardie, accablée de tant de charges par la domination étrangère, et d’apprécier les améliorations que réserve l’avenir à cette nouvelle province du Piémont.

Les dépenses ordinaires et extraordinaires du Piémont proprement dit, pour 1860, s’élèvent donc à 250 millions, soit à 93 millions de plus que dans le projet présenté aux chambres au mois de février. Le ministère des finances figure sur cette augmentation pour 27 millions, celui des travaux publics pour 14, les ministères de la guerre et de la marine pour le surplus. Le supplément des-dépenses du ministère des finances se compose principalement de 24 millions de rentes 5 pour 100 créées par la loi du 21 juin 1859 pour l’emprunt de 50 millions, par celle du 11 octobre de la même année pour le prêt des 100 millions reçus de la France et payés en à-