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UN
SCULPTEUR CONTEMPORAIN
ET
LE PRINCIPE DE CONCOURS

Il y a quelques mois[1], nous demandions ici même que le principe du concours fût appliqué aux arts avec toute sa rigueur, c’est-à-dire avec tous ses bienfaits. Après avoir montré dans quelle voie fâcheuse était engagée l’administration des beaux-arts, nous lui disions : « Les ministres changent, et avec eux les systèmes de direction, tandis qu’une académie qui se renouvelle et s’assimile successivement tous ceux qu’elle élit ne change pas… Désarmez-vous donc sans crainte, transmettez au jury une part bien faible de vos prérogatives, et en même temps une part bien lourde de votre responsabilité. Par là, loin de perdre de votre puissance, vous l’accroîtrez en lui ménageant des garanties, la sécurité d’action et les avantages d’une concession encore plus habile que nécessaire. »

Les événemens marchent si vite en France qu’on est toujours exposé à être prophète. Quelques semaines plus tard, les ministres étaient changés, et le principe que nous invoquions était appliqué : la construction du nouvel Opéra était mise au concours. Ce premier pas nous encourage, — au moment où vient de s’ouvrir l’exposition de peinture et de sculpture, — à insister de nouveau pour qu’un large système de concours soit mis à l’essai, car les arts d’imitation ne doivent pas être moins bien traités que l’architecture. Le système que nous proposions l’année dernière atteindrait peut-être, s’il en

  1. Voyez, dans la Revue du 1er novembre 1860, une étude sur le Principe des Expositions.