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UNE
REFORME AU PALAIS

DE LA PLAIDOIRIE MODERNE
A PROPOS DE QUELQUES OUVRAGES RECENS

En des temps où chacun s’empresse de revendiquer la place à laquelle il croit avoir droit dans l’histoire contemporaine, où, avec une noble émulation, orateurs, magistrats, diplomates et hommes d’état viennent tour à tour montrer par quels labeurs ils se sont associés à l’œuvre commencée, sinon accomplie, il n’est pas sans intérêt de s’arrêter aux publications qui touchent le barreau et la vie judiciaire. On ne peut contester que le barreau ait largement contribué au mouvement qui a marqué la1 première moitié de ce siècle. Ainsi que la tribune, il a eu ses jours de splendeur ; il a soutenu vaillamment le choc dans certaines luttes, engagées, il est vrai, sur un terrain limité, mais qui néanmoins n’ont manqué ni de retentissement ni d’éclat : c’est là ce qui l’autorise à parler un peu de lui-même et à faire quelques efforts pour donner la vie durable du livre à des discours qui ne semblaient destinés qu’aux succès du prétoire. Bien des plaidoyers sont perdus qui mériteraient d’être recueillis et propagés. Pour être tardive, leur influence sur l’opinion publique ne resterait point stérile. Quelle page curieuse pour l’histoire de la presse par exemple que ces débats soulevés autrefois devant le jury, et de nos jours devant la justice correctionnelle ! N’est-ce pas là aussi qu’il a été donné au barreau de se révéler dans toute sa vigueur et son attachement à la liberté ? On voudrait pouvoir l’étudier