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formée à Manchester, et qui s’applique à développer la culture du coton dans d’autres pays que l’Amérique : c’est le Cotton supply association. Cette société, qui existait déjà lors de la rupture entre les états du nord et les états du sud, a pris, à partir de ce moment, une certaine importance à cause des précieuses informations qu’elle a su recueillir. Une autre société avant tout commerciale, le Manchester cotton company, s’était formée dès que le blocus des ports du sud des États-Unis eut arrêté l’exportation du coton. L’objet de cette société était principalement de tirer parti du coton dans l’Inde, soit en développant cette culture, soit en vendant des machines pour épurer le coton, des presses pour l’emballer. Le succès de la compagnie n’a pas répondu à l’attente de ses fondateurs, et le capital, qui devait être de 25 millions de francs, n’a été souscrit qu’en partie minime.

Un homme distingué, M. Haywood, a été délégué par les deux sociétés, le Manchester cotton company et le Cotton supply association, afin d’étudier sur les lieux quelles étaient les ressources que l’Inde pourrait offrir pour l’approvisionnement du coton. M. Haywood vient de publier le rapport qu’il avait adressé au Cotton supply association. Le Bengale, dit-il, ne produit pas assez de coton pour sa propre consommation. La province de Madras ne produit pas actuellement de grandes quantités de coton ; l’exportation totale, de 1860 à 1861, s’est élevée à 78,822,130 livres. Le chiffre de l’exportation du Bengale et de Madras est donc comparativement très faible. Quelques chargemens ont été faits dernièrement à Kurrachee, et il y a des raisons d’espérer, remarque M. Haywood, que le commerce du coton prendra un développement rapide dans cette partie du pays ; mais la véritable source du coton de l’Inde est la principauté de Bombay. Dans la période de 1860-1861, l’exportation totale du coton de Bombay était :


En Angleterre 278,868,126 livres.
En Chine 66,144,785
À Amsterdam 784,000
En Norvège 589,960
Au golfe Arabique 490,476
À Aden 111,272
Aux côtes d’Afrique 18,760
Total pour toutes ces contrées 347,007,379 livres.
Faisant en balles de 380 livres chacune 913,000 balles.

M. Haywood estime qu’environ 5 millions de balles sont annuellement cultivés dans le pays. L’éloignement que les capitalistes du Lancashire éprouvent à envoyer des agens pour acheter du coton dans l’Inde, comme ils le faisaient dans les états confédérés du sud