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Avec les Duverney, les meneurs de la baisse, marchaient toute la maltôte, les fermiers-généraux, leurs cent mille gabeleux, rats de cave, huissiers et recors. À ce corps régulier ajoutez les troupes légères, les associés, les intéressés, les accapareurs, fournisseurs, leurs agens, employés, mangeurs, rongeurs de toute espèce.

Law n’était pas myope. Il voyait sous ses pieds et sous sa base unique, je veux dire auprès du régent, l’ambassadeur anglais Stairs, qui montrait le poing[1], et son compère Dubois, qui minait et sapait. Dubois avait eu du faible pour Law et pour sa caisse ; mais ce grand citoyen savait dominer ses faiblesses. Ministre et bientôt cardinal par la grâce de l’Angleterre, il en avait, dit-on, de plus une petite pension d’un million. — Le régent lui-même, si Anglais, était-il sûr pour Law ?

  1. Les Anglais, en juillet 1719, d’accord avec les Duverney, avaient essayé de faire sauter la Banque. En novembre, Law craignit que Stairs ne le fit assassiner.