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LE
PRINCE VITALE
ESSAI ET RÉCIT A PROPOS DE LA FOLIE DU TASSE

TROISIEME PARTIE[1].


IX.

Le baron Théodore demeura plusieurs jours sans retourner chez Mme Roch, et Mme Roch demeura plusieurs jours sans penser au Tasse. C’était le temps des vendanges. Elle est femme de tête, et si elle charge son intendant de surveiller ses ouvriers, elle se charge elle-même de surveiller son intendant. Quand sa vendange fut en cave et qu’elle eut l’esprit plus tranquille, elle se rappela subitement qu’elle ne savait encore qu’à moitié pourquoi le Tasse était devenu fou. — Vite, dit-elle, qu’on fasse venir le baron ! Quoi qu’il en puisse coûter, j’en veux avoir le cœur net. — Si le baron fut content, ce n’est pas une chose à demander. Il arriva tout courant, et s’écria en entrant :


Quel heureux changement au palais me rappelle ?


Ah ! je le savais bien, madame, que vous vous décideriez à m’entendre jusqu’au bout ! — Et à ces mots, tirant quelques papiers de son inépuisable portefeuille : — Voici, nous dit-il, un manuscrit du prince Vitale ; il me le communiqua, sous le sceau du secret, le len-

  1. Voyez les livraisons du 1er et du 15 juillet.