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Modène, Bologne et Rimini, forme la tête de ligne de ces chemins méridionaux dont Brindes et Otrante marquent les points extrêmes[1]. De plus on achève, de l’est à l’ouest, de l’Adriatique à la Méditerranée, des lignes transversales qui ne sont pas sans portée au point de vue de la circulation sur le réseau général, en ce qu’elles doivent donner l’élan à la production et à l’aisance. A la ligne partant de Livourne et se prolongeant par Pise, Pistoic et Bologne, s’ajoute celle de Rome à Ancône par Spolète et Foligno, longtemps négligée, mais où les derniers travaux sont à l’heure qu’il est fort activement poussés. Au-dessous de Rome, deux autres chemins se dirigent également de la Méditerranée à l’Adriatique, en partant l’un de Ceprano et l’autre de Naples.

Du côté de ses frontières septentrionales, où l’Italie se trouve immédiatement en contact avec l’Autriche, avec la France, avec la Suisse, les travaux de construction ont marché parallèlement à ceux de l’intérieur. On sait que, sans préjudice d’autres projets, le réseau péninsulaire prend jour sur les trois pays limitrophes par cinq issues différentes qui se succèdent à partir des côtes supérieures de l’Adriatique jusqu’à l’extrémité occidentale du golfe de Gênes, et qui toutes correspondent à des branches plus ou moins importantes du faisceau continental. Ouverte déjà depuis plusieurs années, l’une de ces issues dépend des chemins de la Vénétie, qui de Vérone, près des frontières lombardes, s’en vont par Padoue et Trévise, en décrivant un assez long circuit et en laissant à droite les embranchemens sur Venise et sur Trieste, gagner Laybach, Gratz, le Sommering, et enfin la capitale de l’Autriche. Puis, en poursuivant de l’est à l’ouest, nous trouvons la ligne du Tyrol, conduisant dès à présent de Vérone à Botzen par Trente, et qui n’est plus séparée d’Inspruk que par la traversée du Brenner. Viennent ensuite le percement du Simplon, destiné à ouvrir une route vers la Suisse et la France par la vallée du Rhône et la rive méridionale du lac Léman, enfin le percement du Mont-Cenis, débouchant sur nos départemens de la Savoie. Reste la cinquième issue, qui touche à la Méditerranée et forme la tête des chemins de Livourne et de Gênes, raccordés aux chemins français par la Corniche et par Menton. De tous ces points de jonction avec

  1. Comme complément des chemins méridionaux, concédés, on le sait, à la compagnie Bastoggi, et comprenant la ligne longitudinale d’Ancône à Otrante et deux lignes transversales de Naples à Foggi et de Ceprano à Pescara (en tout 1,150 kilomètres), — il faut noter les concessions faites à la compagnie du chemin Victor-Emmanuel par suite d’un traité tout récent. Cette compagnie cède à l’état sa ligne de Suse au Tessin, ce qui revient à dire qu’elle cesse d’exister dans le nord de l’Italie, et elle obtient à titre définitif ou éventuel la concession des lignes de Brindes à Tarente, de Tarente à Reggio et de Naples à l’embouchure du Basiento sur le golfe de Tarente, près de l’ancienne Métaponte (666 kilomètres), qui deviennent les prolongemens extrêmes du réseau continental.