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UN ROMAN
DE
MOEURS RELIGIEUSES

LE MAUDIT, par l’abbé***, 3 vol. in-8o

Quel est donc ce Maudit qui a eu la destinée singulière de faire du bruit dans le sénat presque avant de naître et dont le nom frappé d’anathème est venu se mêler de la façon la plus imprévue à la discussion des affaires, déjà fort confuse, de la France et de l’Europe ? D’où vient-il et où va-t-il, ce livre aux allures mystérieuses et provocatrices ? Est-ce une histoire, est-ce un roman ? Est-il né d’une inspiration unique, d’une observation solitaire, ou de la complicité secrète d’observations et d’inspirations diverses tourmentées des mêmes souvenirs, échauffées par la même idée ? Celui qui l’a écrit est-il un laïque s’aventurant sous un déguisement d’abbé dans un domaine défendu, ou bien est-ce réellement un prêtre aigri par les luttes obscures, à demi révolté contre la discipline et respectueux encore pour la foi ? Ce livre du Maudit enfin est-il une œuvre d’art cherchant un aliment tout littéraire dans les phénomènes inexplorés des mœurs ecclésiastiques, ou ne serait-ce pas plutôt un signe nouveau de cette crise plus générale et plus étendue qui travaille la société moderne, et à laquelle aucune des églises vivantes n’est étrangère ?