Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 50.djvu/855

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
BANQUE DE FRANCE
ET
LES BANQUES DÉPARTEMENTALES

S’il y a quelquefois de l’inconvénient à trop discuter, il y en a encore plus à ne pas discuter assez. On commence à s’en apercevoir un peu tard à propos de la loi qui a prorogé le privilège de la Banque de France jusqu’en 1897. Le corps législatif l’a votée dans une demi-séance, à la fin de la session de 1857, bien qu’elle aliénât pour trente ans un des droits les plus importans de l’état, et les questions vitales qu’elle soulevait ont été à peine abordées. On peut affirmer que le corps législatif ferait un peu plus de difficulté aujourd’hui. Un incident inattendu a réveillé tout à coup les problèmes endormis par quinze ans de silence, et, bien qu’il ne soit plus temps de les résoudre législativement, il n’est plus possible de les oublier. Quelques-unes de ces questions délicates ont été discutées dans la Revue en pleine connaissance de cause[1]. Je partage la plupart des opinions de M. Victor Bonnet, et je n’entreprendrai pas de redire ce qu’il a très bien dit; mais je diffère avec lui sur un point qui me paraît des plus importans : je veux parler de la question de savoir si, dans un grand pays comme la France, plusieurs banques valent mieux qu’une. Je l’examinerai en dehors de toute préoccupation relative à la Banque de Savoie proprement dite,

  1. La Liberté des banques d’émission et le Taux de l’intérêt, par M. Victor Bonnet, livraison du 1er janvier 1864. On comprend que nous appelions, sur un sujet de cette importance, toutes les opinions désintéressées qui peuvent l’éclairer utilement pour le pays.