Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 51.djvu/550

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
WILLIAM PITT
PREMIER LORD DE LA TRESORERIE.

II.
LES FINANCES DE LA GUERRE.


I. — ARMEMENS DE l’ANGLETERRE CONTRE LA FRANCE. — CRISE INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE. — EMPRUNTS POUR LE COMPTE DE L’AUTRICHE.

Avant d’aborder l’examen des diverses mesures auxquelles Pitt dut avoir recours afin de subvenir aux frais de la guerre contre la France[1], il importe d’indiquer par quelques chiffres quelle était la situation financière de l’Angleterre au commencement de 1793. Le revenu de l’année 1792 avait dépassé de 300,000 liv. st. celui de 1791, et s’était élevé à 17,034,000 liv. st. (425,850,000 fr.). Les dépenses, conformes à l’évaluation faite en 1791, avaient été de 16 millions de liv. st. (400 millions de francs). Le capital de la dette fondée était de 238,231,248 liv. st.; celui de la dette à terme, comprenant les avances faites par la Banque, ainsi que par la compagnie des Indes, et le montant des billets de la marine ou de l’échiquier, s’élevait à 30,036,024 liv. st. Le total de la dette publique était donc de 268,267,262 liv. st., imposant en intérêts ou frais accessoires une charge annuelle de 9,752,673 liv. st., et le fonds d’amortissement constitué en 1786 avait déjà racheté un capital de 9,444,800 livres sterling. Enfin, pour bien établir la part du passé

  1. Voyez la Revue du 15 mai.