Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 51.djvu/966

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
FRANCE EN CHINE

LE COMMERCE FRANÇAIS DANS LE CÉLESTE-EMPIRE,
LES OPÉRATIONS DU CORPS FRANCO-CHINOIS ET LES MISSIONS EN 1863.

L’histoire politique et sociale de la Chine n’a plus autant de mystères pour nous, et la Revue s’en est occupée à plusieurs reprises[1]. Quand les Anglais, en 1842, eurent par leur double expédition obtenu l’ouverture des ports chinois au commerce européen, on commença de s’intéresser plus directement au Céleste-Empire. Toutefois ce premier pas en avant ne tarda point à être suivi d’une sorte de mouvement rétrograde, et dès l’année :1847 l’influence occidentale subit un déclin momentané sur les côtes de l’extrême Asie. Depuis cette époque, l’Europe et la Chine, par la guerre ou par le commerce, ont été de nouveau rapprochées l’une de l’autre, et ont eu occasion de se mieux connaître réciproquement. Bien qu’on répète souvent aujourd’hui que l’influence de l’Europe et celle de la France en particulier sont à peu près nulles en Chine, et qu’en vertu de cette opinion on traite volontiers ce pays avec dédain, les choses, au demeurant, ont bien changé en quelques années. Sans doute l’ascendant que le nom de la France a conquis dans ces contrées ne date pas encore de bien loin : il y a huit années au plus,

  1. Nos lecteurs n’ont pas oublié l’étude sur la Question chinoise (Revue du 1er juin 1857), ni d’autres travaux encore, parmi lesquels un des plus récens est celui de M. de Courcy (Revue des 1er et 15 juillet 1861).